le croisement de deux espèces voisines une espèce intermédiaire douée de la fécondité continue, qui est le caractère spécifique par excellence. Accouplés entre eux, les produits hybrides ont été le plus souvent stériles dès la première génération, et jamais ils n’ont pu dépasser la quatrième ; croisés avec une des deux espèces d’où ils provenaient, ils ont rapidement perdu les caractères qui les en distinguaient et ont fini par se confondre avec elle.
On le voit, l’exemple que M. Darwin invoque et qui
quête, sur le chien. Transportés par les hommes dans tout l’univers, soumis à toutes les causes capables d’influer sur leur développement, assortis dans leurs unions au gré de leurs maîtres, les chiens varient pour la couleur, pour l’abondance du poil qu’ils perdent même quelquefois entièrement, pour sa nature, pour la taille qui peut différer comme un à cinq dans les dimensions linéaires, pour la forme des oreilles, du nez, de la queue, pour la hauteur relative des jambes, pour le développement progressif du cerveau dans les variétés domestiques, d’où résulte la forme même de la tête, tantôt grêle, à museau effilé, à front plat, tantôt à museau court, à front bombé ; enfin, et ceci est le maximum de variation connu jusqu’à ce jour dans le règne animal, il y a des races de chiens qui ont un doigt de plus au pied de derrière avec les os du tarse correspondant, comme il y a, dans l’espèce humaine, quelques familles sexdigitaires. Mais dans toutes ces variations, les relations des os restent les mêmes, et jamais la forme des dents ne change d’une manière appréciable ; tout au plus y a-t-il quelques individus où il se développe une fausse molaire de plus, soit d’un côté, soit de l’autre. »