win, fournit la meilleure réfutation de son hypothèse ; il met en relief la fixité des espèces naturelles par opposition à la variabilité des races de création humaine ; et, en même temps, il fait comprendre pourquoi l’homme si faible réussit là où la nature si puissante échoue. L’homme réussit parce qu’il apporte l’intelligence, le dessein, la volonté à une œuvre qui les réclame ; la nature échoue parce qu’elle n’y apporte que des forces aveugles ; et nous revenons ainsi à cette vieille conviction du sens commun, et à cette belle maxime d’Anaxagore que la Pensée, c’est-à-dire la Providence, est la cause et la raison de toutes choses.
Je sais bien que pour les naturalistes de l’école à laquelle appartient M. Darwin, les faits de la période géologique actuelle ont une très-mince valeur. Du haut de l’éternité qu’ils attribuent à la nature, ils regardent avec dédain cette durée infiniment petite de six ou sept mille ans. Toutefois, si, pendant ce temps, l’élection naturelle n’a absolument rien fait, on ne voit pas que ce zéro d’action, même multiplié par l’infini, puisse jamais faire quelque chose. D’ailleurs, ou bien les périodes géologiques antérieures à la nôtre ne se sont succédé que par l’action lente des causes actuelles, de celles qui, aujourd’hui même, préparent insensiblement la période future, comme le veut Sir Ch. Lyell ; — ou bien, selon l’opinion de beaucoup la plus accréditée et la plus vraisemblable, chacune d’elles a été amenée brusquement par une révolution violente. Dans