Et c’est aussi ce dernier mot qui les juge. Chaque fois que l’idée du hasard a voulu se glisser ou s’introduire de vive force dans l’explication de la nature, en même temps qu’elle était repoussée instinctivement par le bon sens, elle trouvait dans la science même sur laquelle elle prétendait s’appuyer, une réfutation péremptoire. Épicure, et, avant lui, les sophistes avaient cherché dans la physique peu avancée de leur temps, des arguments pour établir que les choses s’arrangent comme elles peuvent et que les dieux ne s’occupent pas du monde ; ce fut cette physique elle-même, tout incomplète qu’elle était, qui fournit à Socrate, aux Stoïciens, à Cicéron, des armes pour chasser du domaine de la philosophie les partisans du hasard. Il en est de même aujourd’hui ; la science tout autrement éclairée de notre siècle, à mesure qu’elle pénètre plus avant dans les mystères de l’harmonie universelle, résiste avec plus d’énergie aux tentatives souvent renouvelées pour affaiblir le témoignage qu’elle rend au gouvernement divin du monde ; et chaque objection qu’on lui emprunte ajoute un argument de plus à la démonstration de la Providence.