tendre les bruits produits près de lui, il distingue parfaitement les objets et il entend très-bien les sons sur lesquels on fixe son attention. Il ne reste étranger qu’aux choses qui n’ont pas de rapport avec la série de pensées qu’on lui a imposées. Il se conduit en cela comme le somnambule naturel qui n’a d’yeux et d’oreilles que pour ce qui concerne l’idée qui l’absorbe. En ne voyant et en n’entendant que celui qui est parvenu à concentrer toute son attention sur lui, le magnétisé ne diffère même pas de ces penseurs qui, absorbés par l’étude, n’ont pas conscience des bruits qui viennent ébranler leur nerf acoustique, ni des images variées qui, à chaque instant, viennent se succéder sur leur rétine. Il n’y a donc dans cette apparente insensibilité rien qui sorte de l’ordre physiologique connu.
Le système nerveux, lorsqu’il est ébranlé, procède toujours par des extrêmes. Ces allures, qui ont frappé tous les cliniciens, sont encore plus accentuées dans le somnambulisme que dans les névroses spontanées. Aussi lorsque les sens ne sont pas endormis, ils montrent une exaltation réellement prodigieuse. L’obscurité est devenue de la clarté. La lumière la plus faible éblouit la rétine. Les vibrations les plus ténues impressionnent désagréablement l’oreille.
Jusqu’à présent j’ai parlé comme un vrai croyant : je n’ai encore signalé que des faits ayant entraîné ma