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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/77

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on sait maintenant à quelle cause on doit attribuer ces phénomènes d’apparence si surprenante. La contraction brusque et spasmodique de certains muscles lance les objets touchés comme le ferait une corde que l’on tendrait vivement au contact d’un corps mobile, et au milieu de toutes ces merveilles, il ne reste plus à admirer que l’habileté, la souplesse et la force de l’acrobate.

Qu’on veuille le regarder comme indépendant de toutes les autres forces connues ; qu’on veuille le confondre avec la force nerveuse ou avec l’électricité, le fluide magnétique n’a pour moi qu’une existence imaginaire. Le somnambulisme artificiel reconnaît pour cause, non une émanation étrangère, mais une modification qui naît dans l’économie même qui en est atteinte. Le magnétisé ne reçoit rien ; il trouve en lui tout ce qu’il faut pour le devenir ; son âme change d’état sous une impulsion avant tout morale. Il me suffira, pour appuyer cette assertion, de dire que déjà bien des sujets sont tombés en somnambulisme, alors que tout était disposé pour leur faire croire qu’ils étaient soumis au fluide d’un magnétiseur qui, en réalité, était absent. Ici, incontestablement, l’imagination avait seule produit la modification obtenue. C’est, qu’en effet, le somnambulisme appartient à cette classe de névroses qui, chez certaines natures, naissent sous l’influence de l’imagination et même de l’imitation. Les crises des Ursulines de Loudun et des convulsionnaires de Saint-Médard,