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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/83

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Dans votre Académie je vois encore, Messieurs, la première société libérale du pays. Elle n’est point déchue de son rang, elle n’a point abdiqué son ancien rôle. Ne faut-il pas surtout, à un moment où l’on semble désirer la décentralisation, ne faut-il pas, dans chaque contrée, un centre secondaire, vers lequel convergent les tendances littéraires, scientifiques et artistiques, centre d’où émanent en retour une officieuse direction, des conseils et des encouragements. Loin de nous, au sein des grandes Académies, des flots plus pressés s’agitent et se heurtent, des sommités y surnagent, mais s’isolent : dans ces sections nombreuses, trouve-t-on au même degré la sollicitude attentive des intérêts qui nous touchent de près, y voit-on ce faisceau d’une intimité étroite, que resserrent le plus souvent les instincts d’un même berceau ? Au surplus, vous restez ou les satellites modestes, ou les émules des autres corps savants de la France. Les hommes qui les composent savent que des œuvres durables peuvent s’élaborer partout ; que dans cette vaste arène, où l’on se devance tour à tour, la Providence seule dispense la gloire, et qu’elle la fait naître où bon lui semble.

Ce qui prouve l’importance croissante des Académies telles que la nôtre, c’est la récente et bienveillante attention des Ministres, ce sont ces congrès des volontaires de la science, formant comme une extension