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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/95

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ques bustes et un grand nombre de notices, champ fécond de l’éloquence Académique. Chaque année, la lecture d’un pareil morceau suffirait à elle seule pour rendre nos séances publiques sérieusement intéressantes. Mais si de cette sorte de proie, que nous nous arrogeons non pour déchirer mais pour rendre moins périssable la mémoire des hommes, nous voulons tirer des leçons de philosophie pratique, il faut apporter dans nos jugements un grand tact, l’éloignement de toute exagération ; il faut, pour être vrai et à la fois favorable à ceux qu’on loue, prendre garde de se laisser aller à l’aveuglement des rancunes et des partis pris, ou de s’abandonner à la remorque d’un engouement maladroit. Quand la louange est fondée, elle est aussi facile à exprimer que douce à entendre. Que ne puis-je m’arrêter ici et évoquer quelques souvenirs lointains de mes anciens maîtres. Appelé pour la seconde fois à l’honneur de vous présider, je vois déjà moi-même le rivage reculer, et je compte presque autant d’amis disparus que j’aperçois d’anciens Académiciens qui leur survivent, dans cette assemblée où a toujours régné la concorde, le respect de soi-même et des autres.

À toutes les époques, notre Académie a présenté le spectacle d’une harmonieuse entente : chaque spécialité, du reste, trouve dans les Commissions particulières satisfaction à ses aptitudes spéciales. Quoi de plus naturel que l’accord entre les hommes de lettres et les savants ?