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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1874.pdf/144

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discours de M. tourdes.

dernière compléter cet ensemble. L’Université française a remplacé l’Université lorraine. Un homme éminent a dit, en 1864, à l’inauguration de la Faculté de droit : « Votre nationalité n’était pas réellement séparée de la nôtre ; nous étions frères par le sol, nous l’étions avant, et sous les Romains. Si les révolutions du moyen âge nous ont un moment séparés, nous sommes restés unis par les mœurs, par l’esprit, par l’intérêt, par tout ce qui entraîne l’identité des sentiments. La séparation n’a été qu’accidentelle et politique. » Ces paroles réveillent dans nos cœurs un douloureux écho, elles nous donnent ainsi confiance dans l’avenir. C’est au milieu de nos désastres que vous avez reçu la Faculté nouvelle ; voici avec quels sentiments patriotiques le conseil de votre cité l’a accueillie : « Considérant, ont dit vos représentants, dans la séance du 7 juin 1871, que c’est un devoir pour la France de fournir aux compatriotes qui nous sont arrachés la possibilité de jouir des bienfaits d’une éducation française sans l’aller chercher dans des institutions placées trop loin d’eux ; que c’est là, du reste, un moyen d’entretenir dans le cœur des générations futures le pieux souvenir de la patrie perdue, et de leur montrer que cette patrie ne les oublie pas ; que la Faculté de Strasbourg peut être placée dans notre ville mieux que dans toute autre, ne fût-ce qu’à titre de dépôt ; que les succès obtenus par les Facultés des lettres, des sciences et de droit et par