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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1874.pdf/284

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Pour bien saisir et pour comprendre les motifs, la portée, le sens des transformations déplorables subies par nos établissements scolaires et pour dégager la responsabilité morale de nos anciens, il importe de rappeler les décrets et les lois des Assemblées nationales de 1789 à 1802.

En effet, Messieurs, en ce sage pays de Lorraine la loi est toujours respectée, lex omni imperio major, et c’est au nom de la loi, il faut bien le dire, et par ses effets que cette œuvre de destruction a pu s’accomplir dans nos contrées, malgré les plaintes et les résistances des familles et des municipalités.

Chose étrange ! la Constituante, qui dota la France d’une nouvelle division territoriale, d’une nouvelle organisation intérieure, d’une nouvelle législation civile, d’un nouveau système d’impôts, ne put modifier en rien les règlements et les statuts de l’enseignement public ; elle sembla au contraire les approuver et les confirmer.

Le 8 janvier 1791, le dernier recteur de l’Université de Paris, M. Dumouchel, se présente à la barre de l’Assemblée ; il vient, au nom des principaux, professeurs et agrégés, adhérer solennellement à tous les décrets rendus par l’Assemblée, « acceptés et sanctionnés par un monarque citoyen, que ses vertus rendent plus cher à son peuple et plus grand aux yeux des sages ». La réponse du Président à cette pâle harangue mérite d’être citée : « Vous confirmez tous les droits que vous aviez de-