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éloge de m. delambre.

nimes décernèrent ce prix à l’auteur de la base du système métrique.

La longueur d’une partie déterminée du méridien fut donc connue avec une extrême précision. Ce résultat et celui des mémorables expériences de M. Lefevre-Gineau ont servi de fondement à l’établissement des mesures françaises.

L’ensemble de cette grande opération comprend encore les expériences qui ont été faites en divers lieux sur la longueur du pendule suivant les procédés inventés par Borda, et toutes les observations qui ont eu pour objet de prolonger l’axe du méridien jusqu’à Formentera, et de le prolonger aussi vers le nord en joignant les travaux géodésiques de la France avec ceux de la Grande-Bretagne.

Une des conséquences les plus remarquables des sciences modernes est celle qui se rapporte à la forme elliptique du globe terrestre. L’aplatissement des régions polaires, déterminé par le mouvement de ce globe autour de son axe, est démontré par toutes les mesures géodésiques, il l’est aussi par la comparaison des longueurs du pendule ; et, qui est un des témoignages les plus étonnants de la perfection des théories astronomiques, la mesure de cet aplatissement se déduit avec la pus grande exactitude de l’observation attentive du mouvement de la lune. On a découvert dans le cours de cet astre des irrégularités dues à l’action de la terre, et qui n’auraient point lieu si cette planète était exactement sphérique On a déterminé par ces inégalités mêmes la quantité de l’aplatissement terrestre avec plus de précision encore qu’on ne l’a pu faire par des mesures immédiates, en se transportant successivement dans les diverses régions du globe.