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de m. breguet.

Les suffrages publics, le zèle des particuliers, ont amené chez nous les progrès de cet art. On a vu l’un des membres de cette Académie, le marquis de Courtanvaux, armer une frégate à ses frais, pour éprouver, dans une longue navigation, les horloges marines de Pierre Leroy.

Les ouvrages des deux artistes français n’ont été approuvés et couronnés qu’après avoir été soumis aux épreuves les plus extraordinaires. On a reconnu qu’au milieu des agitations de la mer, des vicissitudes des températures, des commotions les plus violentes de l’air produites par trois décharges successives de toute l’artillerie du vaisseau, ces admirables instruments conservèrent une marche régulière dans des voyages de très-long cours.

Les vœux des deux gouvernements ont été accomplis. La géographie et la navigation ont reçu un accroissement considérable. On peut juger combien, après tant d’efforts et de découvertes, il était devenu difficile de donner aux horloges marines un plus haut degré de perfection. Ferdinand Berthoud, ses élèves, et principalement ceux qui ont hérité de ses talents et de son nom, ont fait dans cet art de nouveaux progrès. C’est aussi par ce genre de succès que M. Breguet s’est placé au premier rang des artistes de l’Europe.

Dans le grand nombre des expériences qui ont servi à diriger ses recherches, on remarquera celles qui ont fait connaître l’action réciproque de deux pendules attachées à un même support ; chacun de ces instruments a son mouvement propre ; et si on les plaçait dans des lieux séparés, ils auraient une.marche presque semblable, parce qu’on les suppose réglés avec beaucoup de soin : toutefois on y remarquerait des différences continuelles, provenant de l’imper-