Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/106

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
c
éloge historique

fection inévitable du travail. Mais si on vient à les attacher à deux points différents d’un support commun fixé dans un mur, toutes les variations disparaissent ; les deux pendules prennent insensiblement la même marche ; elles s’accordent bientôt avec une précision rigoureuse, et conservent toujours ce mouvement commun.

On avait observé depuis long-temps, en France et en Angleterre, cette communication de deux mouvements oscillatoires. M. Breguet a fait, à ce sujet, des expériences multipliées et précises ; elles lui ont servi à former des pendules doubles, dont les deux parties s’accordent perpétuellement. Elles composent un instrument unique et moyen, dont la marche plus constante et mieux réglée résiste davantage aux ébranlements extérieurs et aux irrégularités fortuites. Il a construit, d’après le même principe, des chronomètres doubles, qui ont la même propriété.

L’action réciproque des deux parties de l’appareil suspendues à un même support, et d’ailleurs assez éloignées l’une de l’autre, n’est point l’effet de l’air environnant, comme on pourrait le croire, d’après quelques expériences acoustiques : le principe de cette influence réside dans la masse du support.

C’est par ce même principe que les vibrations des corps sonores se communiquent aux substances les plus dures ; elles pénètrent les matières solides, et en agitent rapidement toutes les parties. Ainsi dans une enceinte où des sons mélodieux se font entendre, les masses les plus compactes deviennent sonores ; elles retentissent dans toute leur profondeur ; elles répètent les vibrations régulières et symétriques des particules de l’air.