Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/72

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histoire de l’académie,

pin avait déja combattu cette opinion par des considérations générales ; il lui oppose aujourd’hui des faits positifs très-propres à rendre manifeste l’influence des progrès de l’industrie. Il les puise dans un rapport sur la taxe des pauvres, rédigé par un comité spécial de la chambre des communes, qui en a ordonné l’impression le 16 juillet 1823. On voit par ce rapport, que dans le cours d’une guerre très-active, et aujourd’hui, lorsque l’Angleterre jouit d’une paix profonde, les comtés agricoles sont ceux où la taxe des pauvres est la plus forte, et qu’elle est beaucoup moindre dans les comtés adonnés à l’industrie manufacturière. Il résulte de l’état officiel publié par ordre du parlement britannique dans le cours de sa dernière session :

1o Que, durant la guerre, la valeur moyenne de la taxe était de 23 schellings par tête, dans neuf comtés agricoles du sud de la Grande-Bretagne, savoir, ceux de Sussex, Berks, Essex, Oxford, Wiltz, Buckingham, Northampton, Norfolk et Suffolk :

2o Que, dans les neuf comtés suivants, où l’industrie est florissante, Cornwall, Nottingham, Derby, West district d’Yorck, Middlesex, Durham, Monmouth, Strafford, Lancaster, la valeur moyenne de la taxe est de 9 schellings 2/9.

Les comtés où l’industrie a fait le plus de progrès sont en effet celui de Cornwall, qui possède des mines de cuivre et d’étain, exploitées par des machines d’une puissance extraordinaire ; celui de Nottingham, environné par ces établissements de métiers à bas qui avaient d’abord excité des soulèvements et des crimes ; celui de Derby, où fut établi le premier moulin à tordre et dévider la soie, et qui exporte aisément les produits de ses manufactures par des canaux nombreux et bien dirigés ;