moment de la digestion dans les diverses parties du canal alimentaire. Dans quatre suppliciés, qui avaient pris, un peu avant leur mort, des alimens déterminés, l’estomac a offert de l’oxigène, de l’acide carbonique, de l’hydrogène pur, et de l’azote ; l’intestin grèle les trois derniers gaz, mais point d’oxigène ; le gros intestin, enfin, joignait à de l’acide carbonique et à de l’azote, des gaz hydrogènes carbonés et sulfurés : ces deux derniers n’appartiendraient donc qu’aux gros intestins, l’oxigène se trouverait dans l’estomac seulement ; l’azote et l’acide carbonique existeraient dans tout le canal, et la quantité de ce dernier augmenterait en descendant.
Si l’ignorance en médecine est souvent dangereuse, elle n’est peut-être jamais plus terrible que dans les cas où, appelée à éclairer la justice, elle l’égare par des rapports inconsidérés et qui peuvent attirer sur l’innocence le supplice et la honte réservés au crime. Aussi l’ouvrage que M. Chaussier a entrepris sur la médecine légale, et qui a pour objet de faire concourir les lumières acquises par l’anatomie, la chimie, et la physiologie, à déterminer les causes de mort d’après l’inspection des cadavres, est-il d’un intérêt vraiment social. Aux règles générales que l’auteur prescrit, il ajoute comme exemples plusieurs rapports faits en justice sur des cas remarquables, et y joint ses remarques sur les omissions, les erreurs, les obscurités, les vices de raisonnement, qui ne se rencontrent que trop souvent dans ces pièces importantes.
Toute cette partie répond complètement à l’épigraphe du livre :
mais l’auteur ne s’est pas borné à ce que promet son titre. Il