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MOUVEMENT DES FLUIDES

bleau n° XIV font voir qu’une différence de dans le poids du sel dissous ne change d’une manière sensible, ni les durées de leur écoulement, ni le degré de température auquel l’écoulement de l’eau commence à devenir plus rapide. D’un autre côté il est évident que la viscosité de ces différens liquides doit augmenter d’autant plus que la quantité de sel qu’elles tiennent en dissolution est plus considérable, et comme dans certains cas, on diminue la dépense par une addition de sel tandis qu’en d’autres circonstances on ne l’augmente pas en affaiblissant la dissolution, il s’ensuit nécessairement que le plus ou moins de viscosité de ces liquides n’est pas la seule cause qui influe sur les produits de leur écoulement linéaire ; mais que les modifications qu’ils subissent dépendent encore de la distance à laquelle l’action de la surface intérieure du tube s’étend sur ces liquides, distance variable mesurée par l’épaisseur de la couche fluide qui reste adhérente à cette surface, et qui réduit par conséquent plus ou moins le diamètre effectif du tube par lequel l’écoulement s’opère.

J’ai fait quelques expériences en substituant au tube de verre employé jusqu’ici, un tube de même matière ayant 0m,357 de longueur et 0m,001122 d’ouverture. Les écoulemens de l’eau pure, de deux dissolutions de nitrate de potasse inégalement concentrées, et d’une dissolution de muriate de soude qui ont eu lieu par ce tube à différentes températures, ont présenté dans leurs durées des différences analogues à celles qui avaient déjà été observées. Ces différences ont été seulement modifiées par la plus grande capillarité du tube, et cela doit être ainsi ; car puisque l’action de la surface du verre sur les fluides qui ont la propriété de la mouiller ne s’exerce pas seulement au contact mais s’étend