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DANS LES TUBES CAPILLAIRES.

sur les dissolutions salines dont il s’agit, s’étend dans un certain espace de l’échelle thermométrique à une distance moindre, que l’action du verre sur l’eau ; explication qui s’applique de la même manière aux différences que nous avons observées entre les durées de l’écoulement de l’alcohol et de quelques autres liqueurs plus visqueuses, telles que l’huile de térébenthine et l’eau sucrée.

Remarquons au surplus que si la même substance solide peut exercer une action différente sur différens liquides, l’action d’un même liquide sur des solides différens peut aussi différer d’intensité ; de sorte que notre formule générale du mouvement linéaire dans des tubes susceptibles d’être mouillés, embrasse tous les cas possibles, soit ceux où la nature des liquides varie, soit ceux où l’on fait varier la substance même des tubes qui les contiennent.

La propriété dont jouissent certains liquides de mouiller la surface de certains corps solides est constatée par d’innombrables observations. La théorie développée dans ce Mémoire peut servir à soumettre au calcul quelques-uns des effets de cette propriété, mais ni l’expérience ni le raisonnement ne peuvent conduire à en connaître la cause, et l’on ne peut expliquer davantage comment et pourquoi tel liquide mouille plus ou moins telle surface d’un corps solide, qu’on ne peut expliquer le jeu des affinités chimiques dont, suivant l’opinion de M. Berthollet, cette espèce d’adhérence n’est qu’un cas particulier.

Lorsque le degré de température du liquide mis en expérience approche du terme de sa vaporisation, l’épaisseur e de la couche fluide qui tapisse l’intérieur du tube peut être regardée comme nulle ce qui pour ce cas donne y = 2R = D,