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MOUVEMENT DES FLUIDES

degrés ; par conséquent ces premières expériences, et nos observations actuelles qui ont eu lieu sous une charge différente, se confirment les unes par les autres.

Si l’on compare la durée de l’écoulement de l’eau à celle de l’écoulement de l’éther, on voit qu’elles sont entre elles dans le rapport de 349 à 101, ou d’environ 7 à 2, de sorte que le produit de l’écoulement de l’eau que, dans les mêmes circonstances nous avions trouvé jusqu’à-présent le plus considérable de tous, à l’exception du produit de l’écoulement de quelques dissolutions de nitrate de potasse à certaines températures, n’est à 12 degrés que les du produit de l’écoulement de l’éther.

Enfin, comparant les durées de l’écoulement de l’éther et de l’alcohol, on observe qu’elles sont entre elles comme 101 à 856, c’est-à-dire à très-peu-près dans le rapport de 2 à 17.

Ainsi les produits de l’écoulement linéaire de l’éther et de l’alcohol, deux fluides qui semblent se rapprocher par leurs pesanteurs spécifiques, leur degré de fluidité, et leurs autres propriétés physiques, diffèrent beaucoup plus entre eux qu’ils ne diffèrent respectivement du produit de l’écoulement linéaire de l’eau, qui est beaucoup plus dense et qui semble n’avoir avec l’éther et l’alcohol d’autre propriété commune que la liquidité.

Ces phénomènes ne peuvent être expliqués qu’en admettant, suivant notre théorie, qu’une couche de ces fluides reste adhérente à la paroi intérieure du tube et en restreint plus ou moins l’ouverture selon qu’elle est plus ou moins épaisse, ce qui dépend du degré d’affinité ou de l’attraction mutuelle du fluide et de la matière du tube.