Quand on considère les formes géométriques que présentent les substances minérales, dans cet état d'isolement, et l'on pourrait dire d'individualité, où on leur donne le nom de cristaux, la seule vue de leurs faces planes et de leurs arêtes rectilignes exclut l'idée que ces corps puissent être des amas confus de matière, et décèle l'influence lente et tranquille d'attractions régulières qui ont présidé à leur formation. Nous voyons des phénomènes analogues s'opérer sous nos yeux dans la précipitation des dissolutions salines et dans la solidification des métaux fondus; ainsi l'analogie porte à penser que de semblables circonstances ont déterminé la formation des cristaux naturels. Mais, quoique l'état primitif de fluidité de la terre, indiqué par sa forme applatie, et par la régularité des variations de la pesanteur à sa surface, fortifie cette induction, il ne serait pas philosophique