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MÉMOIRE

heureux colons qui ont été dépouillés de leurs propriétés ; je me borne à désirer pour le moment qu’il encourage les établissemens de sucre indigènes pour que leurs produits concourent avec ceux des colonies et que nous puissions reprendre, avec les étrangers, des relations commerciales, qui se bornaient à l’échange de nos denrées coloniales, surtout du sucre, contre les productions de leur sol. Cela devient d’autant plus important, que nos principaux rapports de négoce avec Hambourg et les peuples du Nord, consistaient en denrées coloniales qu’ils nous payaient en bois de construction, métaux, potasse, chanvre, lin et suif, et que, ces grands moyens d’échange venant à nous manquer, l’Angleterre doit hériter de cet immense commerce.


ART. IV.


Des causes qui ont déterminé la chute de la plupart des établissemens qui s’étaient formés.


Les hommes qui ne jugent les arts que superficiellement, se persuadent que les fabriques de sucre de betterave ne peuvent pas soutenir la concurrence des fabriques de sucre de canne, et ils appuient aujourd’hui leur opinion sur la chute de la plupart des établissemens qui s’étaient formés avant la paix. On pourrait se borner à leur répondre qu’il suffit que quelques-unes se soutiennent, malgré la concurrence des sucres étrangers, pour prouver que nos fabriques peuvent rivaliser ; mais je préfère indiquer ici les causes de cette chute, et établir quelques principes qui puissent diriger les entrepreneurs dans les nouveaux établissemens qui pourront se former.