fut célébrée par une voix éloquente et amie, que d’importants services rendus aux sciences historiques, aux lettres et à l’état, avaient depuis long-temps illustrée[1].
Je rappellerai surtout cette solennité littéraire qui attira l’attention de la capitale. L’Académie française, réunissant ses suffrages aux acclamations de la patrie, jugea qu’elle acquerrait une gloire nouvelle, en couronnant[2] les triomphes de l’éloquence et de la vertu politique.
En même temps, elle choisit, pour répondre au successeur de Laplace, un académicien illustre[3] à plus d’un titre, qui réunit, dans la littérature, dans l’histoire, dans l’administration publique, tous les genres de supériorité.
Laplace a joui d’un avantage que la fortune n’accorde pas toujours aux grands hommes. Dès sa première jeunesse, il a été dignement apprécié par des amis illustres. Nous avons sous les yeux des lettres encore inédites qui nous apprennent tout le zèle que mit d’Alembert à l’introduire à l’École militaire de France, et à lui préparer, si cela eût été nécessaire, un meilleur établissement à Berlin. Le président Bochard de Saron fit imprimer ses premiers ouvrages. Tous les témoignages d’amitié qui lui ont été donnés rappellent de grands travaux et de grandes découvertes ; mais rien ne pouvait contribuer davantage aux progrès de toutes les connaissances physiques, que ses relations avec l’illustre Lavoisier, dont le nom, consacré