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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 10.djvu/152

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nant les grains ; mais chaque grain de pollen mûr contient lui-même dans sa membrane un certain nombre de grains plus petits, ou de granules enveloppés aussi dans une tunique membraneuse mince. M. Amici avait observé que lorsque le grain de pollen tombe sur le stygmate, il en sort un filet plus ou moins long, qui paraît une production de sa membrane interne, dans lequel une partie des granules se porte et exerce des mouvements.

Ce filet a été vu et dessiné par M. Adolphe Brongniart dans un grand nombre d’espèces. Il s’introduit dans l’épiderme du stygmate, s’y unit en quelque sorte, et paraît être un organe important pour la fécondation. C’est aux granules qu’il contient et qu’il transporte dans le stygmate, que notre jeune auteur attribue surtout cette fonction. Il les compare aux animalcules spermatiques, dont ils semblent avoir les mouvements. Dans quelques espèces même, telles que certaines malvacées, ils s’agitent visiblement, et se courbent comme des vibrions.

M. Brongniart croit que les granules polliniques ne se sont pas formés dans l’intérieur du grain de pollen, mais qu’ils ont été absorbés par des pores très-visibles à sa surface dans certaines espèces. C’est au travers du parenchyme du stygmate, et non par des vaisseaux particuliers qu’il les fait arriver aux ovules. Il suppose que le liquide dont le stygmate est couvert à sa surface aide à les transporter à l’intérieur par le mouvement naturel qu’il prend dans cette direction. La graine future, ou l’ovule, composée de deux enveloppes et d’une amande parenchymateuse, reçoit ses vaisseaux nourriciers par son point d’adhérence, qui se nomme hile ou chalaze, mais a constamment ses téguments ouverts en un