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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 10.djvu/88

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M. Colladon de Genève a lu à l’Académie un Mémoire sur la déviation de l’aiguille aimantée, par le courant des machines électriques et par l’électricité atmosphérique. Jusqu’alors la propriété de dévier l’aiguille aimantée n’avait été reconnue que pour le courant de la pile de Volta ou pour celui de l’appareil thermo-électrique. En isolant entre eux les tours du galvanomètre et en augmentant leur nombre, M. Colladon est parvenu à prouver que les machines électriques à frottement, ainsi que la décharge d’une bouteille de Leyde, peuvent produire un courant et dévier l’aiguille aimantée de plusieurs degrés ; ce fait offre une nouvelle analogie entre l’électricité d’une machine à frottement et celle de la pile de Volta.

M. Colladon s’est aussi servi du même galvanomètre pour faire des recherches analogues sur l’électricité atmospérique ; par un temps serein, la déviation de l’aiguille est nulle ; mais pendant les orages, l’électricité soutirée des nuages par une pointe élevée peut produire un courant plus intense que celui des plus fortes machines électriques.

L’aiguille aimantée indique par ses mouvements l’instant qui precède immédiatement un coup de tonnerre, par une augmentation ou un changement subit de déviation.

M. Colladon s’est assuré que l’électricité se distribue quelquefois sur de grandes masses de nuages, comme sur un corps conducteur continu.