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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 10.djvu/97

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dûment les variations du mouvement lunaire ; il en conclurait cette distance avec certitude.

Une conséquence encore plus frappante est celle qui se rapporte à la figure de la terre ; car la forme même du globe terrestre est empreinte dans certaines inégalités du cours de la lune. Ces inégalités n’auraient point lieu, si la terre était parfaitement sphérique. On peut déterminer la quantité de l’aplatissement terrestre par l’observation des seuls mouvements lunaires, et les résultats que l’on en a déduits s’accordent avec les mesures effectives qu’ont procurées les grands voyages géodésiques à l’équateur, dans les régions boréales, dans l’Inde et diverses autres contrées.

C’est à Laplace surtout que l’on doit cette perfection étonnante des théories modernes.

Je ne puis entreprendre d’indiquer ici la suite de ses travaux, et les découvertes qui en ont été le fruit. Cette seule énumération, quelque rapide qu’elle pût être, excéderait les limites que j’ai dû me prescrire. Outre ses recherches sur l’équation séculaire de la lune, et la découverte non moins importante et non moins difficile de la cause des grandes inégalités de Jupiter et de Saturne, on aurait à citer ses théorèmes admirables sur la libration des satellites de Jupiter. Il faudrait rappeler ses travaux analytiques sur le flux et reflux de la mer, et montrer l’étendue immense qu’il a donnée à cette question.

Il n’y a aucun point important de l’astronomie physique qui ne soit devenu pour lui l’objet d’une étude et d’une discussion approfondie, il a soumis au calcul la plupart des conditions physiques que ses prédécesseurs avaient