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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 11.djvu/14

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vement d’un corps solide qui tourne librement autour de son centre de gravité. L’auteur ajoute : c’est ce même plan que M. Laplace a considéré dans notre système planétaire, auquel il a donné le nom de plan invariable. Il a cherché la position que ce plan devait avoir au commencement de 1750, et ses formules lui ont donné pour cette époque l’inclinaison du plan sur l’écliptique égale à 1°,7689 et 114°,3979 pour la longitude de son nœud ascendant. M. Poinsot remarque que ce grand géomètre, en établissant son analyse, n’a considéré que les aires décrites autour du soleil par les différentes planètes regardées comme autant de points dont chacun serait chargé de la masse entière de la planète et de ses satellites. Or, on sait que M. Poinsot a découvert une nouvelle théorie des moments et des aires, où ces sortes de quantités ne sont pour lui que l’expression géométrique des couples ou forces de rotation, qui s’exercent actuellement dans le système. Tous les géomètres connaissent ces belles et ingénieuses recherches qui ont contribué à perfectionner la statique, et qui ont à-la-fois l’avantage de la clarté et de la profondeur.

Il conclut aujourd’hui de sa théorie des moments, que le plan vraiment invariable n’est autre chose que celui de l’aire qui résulterait des aires simultanées décrites par les particules du système, si l’on composait entre elles toutes ces aires à la manière des simples forces appliquées sur un point, et que, par conséquent, pour déterminer le véritable plan invariable, il faut combiner ensemble, non-seulement les aires que M. Laplace a considérées, mais encore d’autres aires que son analyse ne comprend point, savoir : celles qui proviennent des mouvements particuliers des satellites autour de