Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’à quelques lieues de distance, il existe une immense ville et des centaines de magnifiques palais bâtis au milieu des flots. Volta ne s’éloigna lui-même des rives natales du Lario, que dans des vues scientifiques. Je ne pense pas qu’en Italie ses excursions se soient étendues jusqu’à Naples et à Rome.

Si en 1780 nous le voyons franchir les Apennins pour se rendre de Bologne à Florence, c’est qu’il a l’espoir de trouver sur la route, dans les feux de pietra-mala, l’occasion de soumettre à une épreuve décisive les idées qu’il a conçues sur l’origine du gaz inflammable natif. Si en 1782, accompagné du célèbre Scarpa, il visite les capitales de l’Allemagne, del la Hollande, de l’Angleterre, de la France, c’est pour faire connaissance avec Lichtenberg, Van-Marum, Priestley, Laplace, Lavoisier ; c’est pour enrichir le cabinet de Pavie de certains instruments de recherches et de démonstration dont les descriptions et les figures les mieux exécutées ne peuvent donner qu’une idée imparfaite.

D’après l’invitation du général Bonaparte, conquérant de l’Italie, Volta revint à Paris en 1801. Il y répéta ses expériences sur l’électricité par contact, devant une commission nombreuse de l’Institut. Le premier consul voulut assister en personne à la séance dans laquelle les commissaires rendirent un compte détaillé de ces grands phénomènes. Leurs conclusions étaient à peine lues qu’il proposa de décerner à Volta une médaille en or destinée à consacrer la reconnaissance des savants français. Les usages, disons plus, les réglements académiques ne permettaient guère de donner suite à cette demande ; mais les réglements sont faits pour des circonstances ordinaires, et le professeur de Pavie venait de se placer hors de ligne. On vota donc la médaille