L’ordre des émydo-sauriens ne se bornera même point sans doute à deux types principaux, aux familles téléosaurienne et crocodilienne : de grands ossements fossiles, trouvés dans les Pampas de l’Amérique du Sud, me paraissent des éléments pour un troisième type, qui tiendra le milieu entre le groupe des téléosaurus et sténéosaurus d’une part, et celui des gavials et crocodiles proprement dits de l’autre. Depuis plusieurs années, le curé de Monte-Video, don Larranaga, promettait un mémoire sur ces ossements qu’il rapportait à la peau éoailleuse des tatous et spécialement à des carapaces de mégathérium. Damasio Larranaga n’avait eu, pour se décider sur ce rapport, que la simultanéité de ces grands débris et des os du mégathérium dans l’état fossile, la découverte qu’on en avait faite dans des contrées voisines, et la convenance de dimensions correspondantes. Ces productions fossiles commencent à se répandre : plusieurs amateurs à Rio Janeiro en possèdent, qu’on a trouvées à d’assez grandes distances. Mais décidément le monde savant est enfin appelé à les connaître, Un voyageur naturaliste, M. Sellow, en a déposé de fort beaux échantillons dans les cabinets de Berlin, et le savant géologue M. Weiss vient de les publier et d’en enrichir le dernier volume des Mémoires de l’Académie de Berlin portant le millésime 1830. C’est dans cinq pages in-fol. que sont gravés avec le plus grand soin, et de grandeur naturelle ces précieux fossiles annoncés depuis long-temps, et pris jusque-là pour des carapaces de mégathérium ou de tatous : notre célèbre confrère M. de Humboldt désirant que toute incertitude à cet égard vienne à cesser, a bien voulu me promettre sa gracieuse intervention, pour que des plâtres répétant ces fossiles fussent prochainement adressés à Paris.
