Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/281

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les parties où les nerfs se rendent ; c’est, en effet, ce que nous avons prouvé plusieurs fois, par des autopsies,

9o  Nous dirons aussi que parmi les hommes qui n’on pas la goutte, et ce sont heureusement les plus nombreux ils ont perdu le phosphate qui la produit par diverses excrétions, la transpiration, les sueurs, les urines, les selles et même par celles qui sont intérieures et qui nuisent à d’autres organes ;

Or, comme ces excrétions éprouvent naturellement dans les diverses parties du corps, à un âge plus ou moins avancé une diminution réelle, par suite de leur desséchement e racornissement, tandis que la quantité du phosphate, au lieu de diminuer, augmente en elles, il en résulte un surcroît funeste qui abrége notre existence ;

10o  Enfin je finirai ce Mémoire par dire que le phosphate de chaux qui a donné lieu à la goutte, après avoir durci e complété les os, se porte non-seulement dans les fluides et leur donne plus de consistance, mais qu’il durcit encore les autres parties molles ; et comme cette substance phosphatique continue par se former, n’étant plus sécrétée pal le périoste ; elle devient un corps étranger dans l’homme enfin elle finit par le faire mourir, si l’une des maladies mortelles dont il a été menacé toute sa vie, ne l’en eût déja privé.

Sénèque, ce grand philosophe, disait : Multas rerum natura mortis vias aperuit, et multis itineribus fata decurrunt, et hœc est conditio miserrima humani generis, quod nascimur uno modo et mille morimur[1]. Ce philosophe

  1. Senecœ Opera omnia, pag. 602.