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MÉMOIRE
Sur les dents antérieures des mammifères rongeurs, dans lequel l’on se propose d’établir que ces dents, dites jusqu’ici et déterminées incisives, sont les analogues des dents canines.
lu à l’académie royale des sciences, le 11 juillet 1831,
Par M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE.
PREMIÈRE PARTIE.
CONSIDÉRATIONS ANATOMIQUES.

Lanatomie humaine avait distingué des dents de trois sortes, sous les noms d’incisives, canines et molaires. Cette vue fut étendue aux animaux, et l’application en fut faite sans difficulté aux familles dont l’organisation se rapproche le plus de celle de l’homme, les quadrumanes et les carnassiers. Cependant à la suite de ces groupes sont aussi d’autres animaux également onguiculés, mais où l’on ne trouve plus que des dents de deux sortes. Cette circonstance devint le caractère d’un des grands ordres de la classe des mammifères, de celui des rongeurs.

En cette occasion, comme au début de toutes les inventions, la pratique avait précédé le savoir réfléchi de la théorie.