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constances décident souvent du partage de l’électricité, dans les corps mauvais conducteurs ; l’état de leur surface paraît donc avoir autant d’influence sur la production du phénomène que la nature de la substance. Ces données, comme on voit, nous laissent dans l’ignorance la plus absolue sur la cause du dégagement de l’électricité. Sans prétendre la faire connaître, je crois pouvoir démontrer qu’elle est liée jusqu’à un certain point à celle qui produit la chaleur.

§ II.
Du développement de l’électricité dans les métaux par le
frottement et la chaleur.

Pour procéder avec méthode et aller du simple au composé, je commencerai par les métaux, dont les effets électriques de friction ne sont pas aussi variables que dans les autres corps, quand il existe de légères différences dans l’état de leurs surfaces. J’ai fait connaître, il y a quelques années, le fait suivant : lorsque l’on fixe à chaque bout du fil d’un galvanomètre, une plaque de métal différent et qu’on pose les deux plaques l’une sur l’autre en les maintenant à la température de l’air ambiant, il n’y a aucun dérangement dans l’équilibre des forces électriques ; mais pour peu qu’on les fasse glisser l’une sur l’autre avec un léger frottement, chacune d’elles prend un excès d’électricité contraire, qui donne naissance aussitôt à un courant. En soumettant ainsi à l’expérience un certain nombre de plaques métalliques, on forme le tableau suivant dans lequel chaque métal est négatif par rapport à ceux qui le précèdent. Bismuth, nickel,