Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/450

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frottait légèrement les deux lames l’une sur l’autre ; il faut donc, puisque les mêmes points des surfaces restent constamment en contact, 1o  que l’électricité dégagée sur chacune d’elles, n’ait pas eu besoin, pour se recombiner, de suivre le circuit la recomposition s’est opérée alors instantanément ; 2o  que la chaleur produite dans le frottement ne soit pas la cause unique des effets électriques, car celle qui se dégage dans un choc très-fort et qui est plus considérable que celle produite dans un faible frottement, ne trouble pas l’équilibre des forces électriques, qui ordinairement l’est avec l’appareil dont je me suis servi, pour une différence de température d’un demi-degré ; quoiqu’il y ait de la chaleur dégagée, elle ne suffit pas pour produire des effets thermo-électriques. Il est donc prouvé par les faits que je viens d’exposer, que le déplacement des parties des surfaces frottées, donne lieu à un dégagement de chaleur et à un dégagement d’électricité qui sont indépendants l’un de l’autre, mais soumis probablement à cette condition que le corps qui s’échauffe le plus est précisément celui qui prend l’électricité négative ; mais par cela même qu’ils sont simultanés et indépendants, doit-on les considérer comme du même ordre, c’est-à-dire que si l’un provient d’un mouvement vibratoire, imprimé à une substance éthérée, l’autre ne résulterait-il pas d’un mouvement analogue plus ou moins rapide ? Tout porte à le croire, quand on rapproche des faits précédents les considérations que j’ai présentées dans la première partie de ce mémoire, sur les phénomènes électriques.qui accompagnent ordinairement la propagation de la chaleur dans les métaux, laquelle s’opère par une suite de décompositions et de recompositions de fluide électrique.