Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/459

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triques de décompositions et de recompositions ; en rapprochant ces effets des propriétés qu’acquièrent les lames de métal pendant qu’elles sont soumises à un mouvement de rotation, ne pourrait-on pas y trouver la cause des phénomènes magnétiques découverts par M. Arago dans ces mêmes lames ? C’est une question qui mérite d’être de nouveau mieux examinée.

Quand une lame de zinc est en mouvement et qu’on la touche avec une tige de platine ou un morceau d’oxide de manganèse, l’équilibre des forces électriques ne paraît pas dérangé ; cela tient à ce que le contact subsistant pendant un temps très-court, les deux électricités se recombinent en même temps qu’elles se dégagent. On n’obtient non plus aucun résultat quand les limailles sont remplacées par des fragments de plusieurs millimètres de côtés. On voit donc que le dégagement de l’électricité dépend ici de la nature chimique des corps, de l’état de division des limailles, de la vitesse imprimée aux lames, et nullement d’altération à l’air.

On peut, je crois, ramener tous ces phénomènes au principe suivant : quand on frotte l’un contre l’autre deux métaux quelconques en repos ou en mouvement, celui dont les parties de la surface éprouvent le plus de déplacement, prend l’électricité négative en même temps qu’il s’échauffe le plus. Doit-on en conclure que, lorsque les molécules d’un corps éprouvent un déplacement par une cause quelconque, il y a aussi dégagement d’électricité ? Oui, mais alors ce dégagement est immédiatement suivi d’une recomposition des deux électricités contraires, développées sur deux molécules contiguës.