Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/461

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d’eux. Quand on frotte une plaque de verre polie contre une autre qui ne l’est pas, celle-ci, comme on sait, prend l’électricité négative ; cela tient à ce que les parties de la surface de cette dernière éprouvent un plus grand déplacement, que celles de l’autre qui est polie ; elle doit aussi s’échauffer davantage, comme l’indique l’expérience. En général, les surfaces dépolies ont une tendance à prendre l’électricité négative et à s’échauffer plus que les surfaces polies, parce que leurs molécules peuvent être déplacées plus facilement que celles des autres surfaces par le même motif, l’élévation de température en rendant les parties plus élastiques, augmente la tendance négative. Le peu d’accord que l’on observe souvent entre les résultats obtenus par divers physiciens, qui se sont livrés à des recherches sur le dégagement de l’électricité, vient de ce qu’ils n’ont pas toujours opéré dans les mêmes circonstances. Par exemple, quand l’un des corps soumis à l’expérience est entamé par l’autre, celui-ci, outre l’électricité qui lui est propre, prend encore avec la petite couche mince de la substance qu’il enlève, une portion de l’électricité propre à cette dernière, de sorte que la sienne se trouvant modifiée, peut être ou positive, ou nulle, ou négative : ces trois effets se rencontrent quelquefois dans le frottement rapide d’un bâton de cire d’Espagne, contre une plaque de métal. On ne saurait donc trop se garantir de cette cause d’erreur. Dans le frottement des corps hétérogènes, la question du dégagement de l’électricité est tellement compliquée que l’on ne peut encore l’aborder ; cependant, en faisant un grand nombre d’expériences, on retrouve le principe dont je viens de parler, c’est-à-dire que le corps dont les parties éprouvent le plus de déplacement et s’é-