Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/472

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bonatée limpide, de ceux de chaux phosphatée, et de chaux fluatée limpide, ainsi que de la grammatite fibreuse que le moindre frottement rend électrique : les mêmes substances colorées réduites en poudre, au contraire, sont plus ou moins phosphorescentes quand on les jette sur une pelle rouge.

Les agates, les cornalines, le silex deviennent phosphorescents sur la pelle obscure, pourvu qu’ils n’aient pas plus de deux millimètres d’épaisseur, le verre également. L’acide borique fondu dans un creuset de platine se fendille au moment de son refroidissement et répand une vive lueur qui suit la direction des fentes, comme M. Dumas. l’a observé. Le phénomène de la phosphorescence peut être produit quelquefois par une haute température (dans des corps déja combinés), sans qu’il y ait addition ou dégagement de parties ; mais alors la combinaison perd sa tendance à s’unir avec d’autres corps. La zircone, l’oxide de chrome se trouvent dans ce cas, et il est assez probable, comme l’a dit M. Berzelius, que la répugnance de quelques corps à se.combiner et à se dissoudre après leur exposition au feu provient d’un pareil changement ; l’alumine et l’oxide de titane et autres se trouvent aussi dans ce cas. Ce changement ne peut être attribué qu’aux modifications qu’éprouvent les atomes dans leur arrangement ou leur manière d’être.

La phosphorescence est très-rarement accompagnée d’un développement d’électricité, à l’exception cependant de celle que l’on observe dans le clivage des substances cristallisées. MM. Dumas et Pelletier ont cependant trouvé que la quinine exposée à une température de 60 et quelques degrés devient lumineuse et fournit assez d’électricité pour charger un condensateur.