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C’est encore à l’usage exclusif des femmes qu’étaient destinées d’autres étuves établies dans une rue des Étuves, qui conduit de la rue Saint-Martin à la rue Beaubourg. Elle est désignée sous ce nom[1] par Guillot, auteur d’une pièce de vers techniques sur les rues de Paris, composée dans le xiiie siècle. La maison où ces bains de femmes étaient établis, portait pour enseigne le Lion d’Argent, et il en est fait mention dans des lettres de Philippe-le-Bel, de l’an 1313.

Cette même rue avait aussi porté le nom de Geoffroy des Bains, vers le milieu du xiiie siècle ; plus tard elle fut appelée rue des Vieilles-Étuves, qu’elle a conservé. Il est certain, au surplus, que les établissements de bains auxquels elle dut successivement ses diverses dénominations, y existaient encore en 1578[2].

La rue actuelle de l’Arche-Marion, qui forme le prolongement de la rue Thibautodé jusqu’au quai de la Mégisserie, doit le nom qu’elle porte à une femme qui y tenait des étuves vers le milieu du xvie siècle. Cette rue s’appelait auparavant ruelle des Étuves ; et Corrozet, dont l’ouvrage sur les antiquités de Paris parut pour la première fois en 1550, la désigne sous le nom de rue des Étuves aux Femmes[3].

L’impasse de la Porte aux Peintres, qui existe encore rue Saint-Denis, précisément au point où cette rue était tra-

  1. Ledit, des rues de Paris.
  2. Recherches sur Paris par Jaillot, quartier Saint-Martin des Champs, p. 15.
  3. Recherches sur Paris, par Jaillot, quartier Sainte-Opportune, n. 9 et 10.

    ..... Corrozet, Antiquités de Paris, feuillet 212, verso, édit. de 1686.