Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/590

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avait alors la grosseur et la forme de l’un de ces gros œufs de poule qui renferment deux germes, également déprimée dans son milieu par un sillon transversal. Dans cet état, elle causait au malade de vives douleurs et des tiraillements dans le bas-ventre, accompagnés de défaillance et de maux d’estomac. Lorsqu’il était couché horizontalement sur le dos, les cuisses fléchies, la tumeur se réduisait de la moitié de son volume et paraissait rentrer dans le bas-ventre, d’autant mieux qu’elle s’engageait en effet dans une partie de l’anneau qui était très-dilaté. Cette tumeur était peu fluctuante, bosselée et indolente. La pression ne causait aucune douleur au malade, et, quoique exercée avec un peu de force, elle ne faisait point rentrer la tumeur dans le bas-ventre.

Un mouvement contractile, que nous aperçûmes, dès notre première visite, sur sa surface, nous avait assuré que ce ne pouvait être qu’une masse d’hydatides : nous fîmes quelques essais. Le repos et l’extension de la cuisse du même côté faisaient développer la tumeur, et à moins de quelques mouvements de la part du malade ou d’attouchements brusques, elle restait in statu quo ; mais si alors on y appliquait subitement un corps froid, ou une substance plus ou moins volatile, telle que l’ammoniaque, la tumeur se fronçait, se réduisait de volume, et s’enfonçait en grande partie dans l’anneau. Si l’on ne répétait point l’expérience, elle ressortait, et se déployait de nouveau pour reprendre sa forme ordinaire et son premier volume. On reproduisait ce phénomène à volonté, en usant des mêmes moyens. Les bourses ne participaient en rien à ces mouvements. Nous en donnâmes l’explication dans l’une de nos leçons de clinique, par la certitude que nous avions acquise que les hydatides, étant