Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/678

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nécessaire d’étudier l’influence de chacune de ces causes, si l’on veut arriver à connaître la part que chacune d’elles a à la production du phénomène.

Jusqu’à présent les recherches sur le développement de l’électricité se sont bornées à découvrir les moyens de mettre en mouvement le principe électrique, et à rechercher les circonstances dans lesquelles ce phénomène était modifié ; mais l’on n’a nullement essayé d’en mesurer les effets quand l’une des causes influentes variait. Certes, c’est déja beaucoup de découvrir un phénomène ; mais la question n’est résolue qu’à moitié, si l’on n’y joint pas la loi suivant laquelle il s’opère ; cette loi embrasse dans son ensemble tous les cas particuliers, qui en deviennent alors des conséquences immédiates.

On sait, par exemple, que le frottement, la chaleur, l’évaporation, etc., sont autant d’actions qui laissent dégager de l’électricité ; mais quelle est l’intensité de ce dégagement, quand le frottement est plus ou moins rapide, quand la température est plus ou moins élevée ? C’est ce qu’on ignore. Le frottement, qui est un phénomène composé, se prête moins bien à des recherches de ce genre que la pression, qui est un mode d’action plus simple. On peut effectivement augmenter ou diminuer son intensité d’une valeur déterminée ; et, en comparant les quantités d’électricité qui en résultent, on en déduit le rapport entre les pressions et les intensités électriques correspondantes. C’est ce rapport qui constitue une des lois du dégagement de l’électricité par pression. Je ferai ensuite observer que la pression étant un des éléments du frottement, il est naturel d’examiner d’abord comment elle agit sur les phénomènes, pour être à même ensuite de tirer quelques inductions sur les effets de frottement.