Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/91

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quoiqu’il ne fut pas constant, présentait en apparence une objection insurmontable contre la nouvelle théorie.

Volta répondit que les lames employées par ses adversaires, pouvaient être identiques quant au nom qu’elles portaient, quant à leur nature chimique, et différer cependant entre elles par d’autres circonstances, de manière à jouir de propriétés entièrement distinctes, Dans ses mains, en effet, des couples inactifs, composés de deux portions contiguës d’une même lame métallique, acquirent une certaine puissance dès qu’il eut changé la température, le degré de recuit, ou le poli d’un seul des éléments.

Ainsi, ce débat n’ébranla point la théorie du célèbre professeur. Il prouva seulement que le mot dissemblable, appliqué à deux éléments métalliques superposés, avait été compris, quant aux phénomènes électriques, dans un sens beaucoup trop restreint.

Volta eut à soutenir un dernier et rude assaut. Cette fois, ses amis eux-mêmes le crurent vaincu sans retour. Le docteur Valli, son antagoniste, avait engendré des convulsions par le simple attouchement de deux parties de la grenouille, sans aucune intervention de ces armures métalliques qui, dans toutes les expériences analogues, avaient été, suivant notre confrère, le principe générateur de l’électricité.

Les lettres de Volta laissent deviner, dans plus d’un passage, combien il fut blessé du ton d’assurance avec lequel (je rapporte ses propres expressions) les galvanistes, vieux et jeunes, se vantaient de l’avoir réduit au silence. Ce silence, en tout cas, ne fut pas de longue durée. Un examen attentif des expériences de Valli prouva bientôt à Volta qu’il fallait,