Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/98

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qu’on lui ait donnée, les charbons se retrouvent quant à leur nature intime et à leur poids, dans l’état primitif.

Tout le monde sait que le platine, l’or, le cuivre, etc., n’agissent pas d’une manière sensible sur l’aiguille aimantée. Des fils de ces divers métaux attachés aux deux pôles de la pile sont dans le même cas si on les prend isolément. Au contraire, dès le moment qu’ils se touchent, une action magnétique très-intense se développe. Il y a plus, pendant toute la durée de leur contact, ces fils sont eux -mêmes de véritables aimants, car ils se chargent de limaille de fer, car ils communiquent une aimantation permanente aux lames d’acier qu’on place dans leur voisinage.

Lorsque la pile est très-forte et que les fils au lieu de se toucher sont à quelque distance, une vive lumière unit leurs extrémités. Eh bien ! cette lumière est magnétique ; un aimant peut l’attirer ou la repousser. Si aujourd’hui sans y être préparés, je veux dire avec les seules connaissances de leur temps, Franklin et Coulomb m’entendaient parler d’une flamme attirable à l’aimant, un vif sentiment d’incrédulité serait certainement tout ce que je pourrais espérer de plus favorable.

Les mêmes fils, légèrement éloignés, plongeons-les tous les deux dans un liquide, dans de l’eau pure, par exemple. Dès ce moment l’eau sera décomposée ; les deux éléments gazeux qui la forment se désuniront ; l’oxigène se dégagera sur la pointe même du fil aboutissant au pôle zinc ; l’hydrogène, assez loin de là, à la pointe du fil partant du pôle cuivre. En s’élevant, les bulles ne quittent pas les fils sur lesquels leur développement s’opère ; les deux gaz constituants pourront donc être recueillis dans deux vases séparés.