vent, et qui se transmettrait, de proche en proche, jusqu’à l’orifice d’entrée, de manière à produire et l’évasement progressif remarqué et la projection en arrière d’une partie des terres. L’incompressibilité de la substance du milieu ne leur paraît pas d’ailleurs contenir, en soi, une raison suffisante de ces singuliers phénomènes, pour l’explication desquels ils ont recours à un fait remarquable observé par eux, et qui consiste en ce que l’hémisphère antérieur du boulet se recouvre graduellement d’une suite de couches ou de calottes coniques de matières fortement condensées, et offrant des angles de plus en plus aigus à mesure que le projectile perd de sa vitesse et s’enfonce plus avant dans le milieu. Ils pensent que la loi de la formation de ces calottes faisant l’office de véritables coins, pourra donner une explication entièrement satisfaisante du phénomène, et ils se proposent de soumettre la chose à une investigation plus scrupuleuse en composant le massif des terres de différentes couches minces diversement colorées ; mais une note ajoutée au texte du mémoire, avertit que les expériences déjà entreprises à l’époque de son envoi à l’Académie, apporteront, peut-être, une modification à cette explication de l’évasement des trous.
Sans rien préjuger d’ailleurs sur les faits ultérieurs de l’expérience, on peut dire que, si ce mouvement rétrograde d’une portion du milieu doit être attribué à l’effet de réaction qui se manifeste aux premiers instants de l’impression, et qui n’est point encore contre-balancé, du côté extérieur, par la force d’inertie et de cohésion des parties, l’évidement conoïdal doit, d’un autre côté, être considéré comme un résultat nécessaire de la vitesse ou plutôt de la force vive imprimée, dans le sens transversal, aux molécules du milieu,