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DE M. CHAPTAL.


Et pendant que ces découvertes étonnantes se succèdent, Bayen reproduit les expériences oubliées de Boyle et de Jean Rey, et montre que la calcination des métaux est toujours accompagnée de leur augmentation de poids ; Black découvre la chaleur latente, cette chaleur qui détermine l’état des corps et ne se manifeste que par leur changement de forme ; Lavoisier combine ces deux grands faits, et il en déduit la théorie nouvelle de la combustion ; théorie qui, par une généralisation hardie, devient, pour un moment, celle de la chimie entière.

Ce n’est pas ici le lieu de faire voir comment, à partir de cette théorie de Lavoisier, et par une suite de progrès non moins merveilleux, la chimie est parvenue à reconnaître, dans plusieurs autres corps, cette propriété singulière de produire l’acidification que Lavoisier n’avait attribuée qu’à l’oxygène ; comment les vapeurs, les gaz, ces corps si nouvellement connus, ont été contraints à révéler les lois de leurs combinaisons ; comment on s’est élevé jusqu’à la théorie des proportions déterminées ou définies ; jusqu’à la théorie plus générale des rapports numériques des atomes ; jusqu’à l’idée si vaste et si imposante qui tend à rattacher les forces chimiques aux forces électriques.

Je m’arrête aux progrès qui marquent l’époque où parurent les Éléments de chimie de M. Chaptal.

Or, ces progrès étaient immenses. Une science entière venait d’être créée, où tout état également neuf, les faits, les principes, la langue ; langue d’un mécanisme admirable, et où, pour la première fois, les définitions se montraient identifiées avec les noms, les faits avec les mots, la nomenclature

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