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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 15.djvu/34

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ÉLOGE HISTORIQUE

rieurs avaient tout compromis ; tout fut réparé ou créé par M. Chaptal. Les manufactures et le commerce n’avaient pas eu de ministre dont les vues fussent plus étendues, depuis Colbert.

Il rétablit les chambres de commerce, ces moyens d’une correspondance éclairée, continue, entre le ministre et le commerçant. Au système des ports francs, ces anciens priviléges de certaines villes, il substitua le système des entrepôts, seul compatible avec la liberté nouvelle du commerce.

Démêlant ce grand principe, que les encouragements du commerce doivent surtout être donnés en vue de l’industrie nationale, il établit des primes d’exportation pour les produits de cette industrie.

Il fit plus ; il fit une chose digne d’être à jamais imitée par ses successeurs ; il envoya des négociants instruits dans tous les pays, pour y faire connaître produits français, et leur ouvrir partout des débouchés nouveaux.

Il institua les conseils des manufactures. À Paris, il consacrait un jour de chaque semaine à visiter les fabriques, les ateliers ; à y distribuer des secours à l’ouvrier, des encouragements à l’artiste ; à y porter, à y maintenir les bonnes méthodes.

Dans ses voyages avec le Premier Consul, il le conduisait dans les principaux ateliers : se fait-on une idée de l’effet que devaient produire de telles visites ? Là, M. Chaptal observait tout ; il corrigeait les mauvais procédés ; il indiquait les bons. Dans une de ces visites, l’ouvrier auquel il expliquait un procédé nouveau, ne parvenait pas à l’exécuter ; aussitôt