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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 15.djvu/36

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ÉLOGE HISTORIQUE

duites à Paris par un canal de vingt lieues. Le Louvre vit achever une de ses ailes et commencer l’autre. Les quais qui bordent la Seine furent repris et continués dans toute leur étendue.

En même temps qu’il faisait ces grandes choses pour l’embellissement de la capitale, il en faisait d’autres qui assurent à sa mémoire les bénédictions du peuple.

Il créait un immense dépôt de blé, pour que le pauvre eût toujours du pain. Il rétablissait les soeurs hospitalières. Une idée sublime lui inspirait la création de cet hospice de la Maternité où la femme pauvre reçoit les secours de l’art, au moment où elle les réclame au titre le plus sacré, au titre de mère. Enfin, il instituait le Conseil général des hospices, qui a tout changé dans l’économie de ces grands asiles ; vue de l’homme d’État qui fait le bien en grand, et qui sait que ce bien n’est fait qu’à demi, tant que des institutions protectrices n’en garantissent pas la durée.

Je laisse à regret cette partie de l’histoire de M. Chaptal ; on sait jusqu’à quel point furent portés ses soins délicats, sa prévoyance active pour les malheurs des hommes de lettres, des savants, des artistes. C’est de la réunion de toutes ces choses, monuments de la philanthropie de son âme, non moins que de l’étendue de son génie, que s’est formé le caractère particulier de son ministère ; mais, ce qui en constitue, si je puis ainsi dire, l’esprit, le système, c’est d’avoir placé dans chaque branche même de son administration, les éléments et les garanties de ses progrès.

Veut-il assurer la prospérité du commerce ? il rétablit les chambres de commerce ; la prospérité de l’industrie ? il crée les