Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 15.djvu/424

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du genre Nostoch, pour le Tremella thermalis de Thore, ou

    loppement, si rien n’en vient troubler la marche. Ainsi on remarque que cet enduit (a) prend de plus en plus de consistance, et qu’il se forme çà et là quelques boursouflements, d’abord peu apparents, et qui finissent par devenir très-saillants. Ce qu’il y a de plus singulier dans ce soulèvement occasionné par l’émission d’un gaz qui se trouve comme emprisonné entre le sol et cette espèce de membrane, c’est que celle-ci étant d’une inégale épaisseur et n’opposant pas partout la même résistance, les parties les plus minces se distendent sous la pression ascensionnelle du gaz, et finissent par donner naissance à des tuyaux plus ou moins allongés, qui tous se terminent par un petit sphéroïde dans lequel se trouve enveloppée une bulle de gaz.
    « On conçoit que cet ensemble de tuyaux d’inégale hauteur doive simuler une sorte de végétation (b), et on prévoit aussi que ces bulles qui forment autant d’aérostats, doivent, à force de s’accumuler, soulever de plus en plus ces sortes de mucosités, et finir par les détacher entièrement du sol. »
    Puisque l’occasion se présente de parler sur le soulèvement, en monticules, des membranes du Nostoch de Néris, par le moyen d’une force gazeuse qui agit en dessous dans le sens ascensionnel, et de comparer ces monticules, comme image, aux montagnes également soulevées par des forces intérieures, je ne puis m’empêcher de faire ici cet autre rapprochement qui me paraît assez curieux :

    « Un mont, près des remparts de l’antique Trézène,
    S’élève où s’étendait autrefois une plaine.
    Qui le croirait ? on dit que les vents souterrains,
    Soufflant dans leur prison, sans trouver de chemins,
    Comme une outre autrefois enflèrent la campagne.
    Cette enflure subsiste, et forme une montagne. »
    Métamorph. d’Ovide, Traduct. de Desaintange,
    t. IV, p. 355, 3e édit.

    Après avoir lu ces six vers, dans lesquels toute l’ingénieuse hypothèse sur la formation des montagnes par soulèvement est si bien exprimée,