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MÉMOIRE

d’éther sulfurique. Si on retire de l’alcool au moyen de la potasse, c’est que l’éther sulfurique naissant s’empare de l’eau nécessaire pour repasser à l’état d’alcool.

L’alcool et l’éther sulfurique se présentent donc ici sous un point de vue nouveau et singulier, qui promet de jeter un grand jour sur divers phénomènes obscurs encore de la chimie organique.

Maintenant que nous avons montré le point de vue général qui résulte de nos recherches, nous allons en détailler les preuves ; car nous sentons bien qu’une telle conséquence ne peut être admise qu’autant qu’elle est appuyée sur des bases incontestables.

Nous allons donc examiner les quatre éthers qui font l’objet de nos recherches, en mettant de côté tous les détails de préparation lorsque nous n’aurons rien à ajouter aux observations déjà faites par M. Thenard, observations qui nous ont toujours paru de la plus scrupuleuse exactitude et que nous supposons bien connues de tous les chimistes.

Nous avons toujours examiné ces trois éthers sous trois rapports différents. Nous avons d’abord cherché à déterminer leur composition élémentaire ; nous avons pris la densité de leur vapeur ; enfin nous avons voulu, pour plus de certitude, en faire l’analyse en déterminant directement les quantités d’acide et d’alcool qu’on pouvait en retirer. C’est d’après l’ensemble de ces résultats que notre conviction s’est formée, et quelque singulière que notre hypthèse puisse paraître, nous aurions peine à concevoir qu’elle ne fût pas fondée, trois routes aussi diverses par la méthode et par le point de vue nous ayant conduits au même résultat.