Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 15.djvu/62

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M. Robert Brown ayant examiné dans le jeune bouton les pétales supérieurs du Reseda odorata, a reconnu que leur onglet extrêmement court était terminé par un lobe plus opaque et beaucoup plus long que les latéraux, et comme il n’a trouvé sur ces mêmes pétales aucune trace de la duplicature intérieure, il en conclut que les pétales sont de leur nature parfaitement simples, composés d’une pièce unique, et que leur duplicature intérieure n’est qu’une expansion latérale développée pendant l’accroissement de la corolle. J’ai soumis au microscope le pétale supérieur du Reseda Phyteuma pris dans le bouton naissant, et j’ai observé des faits absolument analogues à ceux qu’a signalés l’auteur des Observations sur les plantes d’Oudney. Le pétale naissant est semi-orbiculaire, à trois pointes, deux latérales larges, entières, fort courtes, et l’intermédiaire plusieurs fois plus longue que les latérales ; toute la pièce est parfaitement simple, sans aucun appendice ni duplicature, et elle se compose d’un tissu cellulaire beaucoup plus complètement organisé au sommet qu’à la base, ce qui explique parfaitement l’opacité observée par Brown dans la division moyenne. Lorsque les divisions latérales du pétale, vues au microscope, commencent à se denticuler, on n’aperçoit encore aucune trace de duplicature. Mais bientôt les denticules se découvrent à la simple loupe, et alors j’ai cru voir deux petits points transparents à la base même du pétale. Dans le bouton encore un peu plus développé, on trouve les dents des divisions latérales plus profondes, et j’ai remarqué, toujours au point d’insertion du pétale, une sorte de ligne glanduleuse verte qui paraît comme bilobée. Enfin, quand le bouton est plus avancé encore, des lanières se manifestent à la place des dents, et l’on voit, à la partie infé-