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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 15.djvu/74

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genre dont ils font partie au type véritable des dicotylédones, puisqu’ils ont cinq pétales ou un calice quinquepartite. Or, il est une loi qui veut que dans toute fleur pentapétale et irrégulière, penchée ou supposée telle, le pétale dissemblable regarde toujours le sol ou soit opposé à la bractée[1]. Le Reseda alba en particulier a, par une conséquence de cette loi, deux pétales supérieurs, deux intermédiaires et un cinquième inférieur ; les Reseda Phyteuma, odorata, etc., caractérisés par le nombre six, offrent deux pétales supérieurs, deux intermédiaires et deux inférieurs. Voyons à présent ce qui a pu être supprimé dans la fleur du Reseda luteola pour l’éloigner du type. Cette fleur présente un pétale supérieur plus grand, deux latéraux, un inférieur ; par conséquent elle forme une croix droite, et il n’y a eu de changement qu’au pétale supérieur, puisque les autres sont à la même place que dans le Reseda alba. Le calice du Reseda luteola est alterne avec la corolle, comme dans les autres espèces ; mais les branches d’une croix droite ne sauraient alterner qu’avec celles d’une croix oblique, ou, si l’on veut, d’un X. Supposons qu’artificiellement on retranche dans le Reseda alba celle des divisions calicinales qui alterne avec les deux

  1. Cette loi se trouve exprimée dans cette phrase d’un profond botaniste, M. R. Brown : « Chez les familles où la division de la fleur est quinaire, le rapport des enveloppes florales avec l’axe de l’épi consiste en ce que le cinquième segment du calice est postérieur ou supérieur, et le cinquième pétale antérieur ou inférieur(Obs. Oudn. 31). » M.Brown cite avec raison une exception à cette règle, la famille des Légumineuses ; mais je ferai observer que, par une autre exception très-remarquable, le Trifolium resupinatum et les Clitoria offrent un retour vers la règle générale.