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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 15.djvu/77

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je ne sais quelles circonstances, avaient perdu leur situation habituelle, et dont l’ouverture était devenue parallèle au sol ; il est clair que si l’inclinaison des étamines était le résultat du poids des anthères, cette inclinaison se serait encore dirigée vers le sol dans la position accidentelle que je viens de dépeindre. Mais il n’en était pas ainsi ; la ligne d’inclinaison avait cessé d’être verticale par rapport à la surface de la terre ; elle était restée la même relativement aux pétales, et, de même que l’ouverture de la fleur, ou, si l’on veut, son plan transversal, elle était devenue parallèle à l’horizon. Il y a plus : si l’inclinaison des étamines était ici le résultat d’une force purement mécanique, les filets resteraient simplement pendants comme tous les corps inorganiques, qui, attirés vers le centre de la terre, sont retenus par un ou plusieurs points ; mais dans les Reseda Phyteuma et odorata le filet, en se courbant, ne place point l’anthère dans une position verticale ; il fait bien davantage ; il la porte en dedans contre le calice, à peu près parallèlement à l’horizon, et, chez le Reseda odorata, ce même filet, après l’émission du pollen, va, sinon toujours, du moins quelquefois, se rejeter en arrière. On voit donc que les mouvements qui s’opèrent dans le filet de plusieurs Résédacées, et de toutes peut-être, ne sont point le résultat des lois ordinaires de la physique, mais ceux d’une force vitale qui échappe à nos moyens d’observation, et qui produit souvent des phénomènes extrêmement curieux dans le cours de la vie des plantes. C’est ainsi, par exemple, qu’après la chute de la corolle, les pédoncules du Lierre terrestre se courbent vers la terre, et que, par ce moyen, les calices versent, pour ainsi dire, les quatre por-