SUR LA FIGURE DE LA TERRE ;
Par M. de Laplace.
Les géomètres ont, jusqu’à présent, considéré la terre
comme un sphéroïde formé de couches de densités quelconques,
et recouvert en entier d’un fluide en équilibre. Ils
ont donné les expressions de la figure de ce fluide, et de la
pesanteur à sa surface ; mais ces expressions, quoique fort
étendues, ne représentent pas exactement la nature. L’Océan
laisse à découvert une partie du sphéroïde terrestre ; ce qui
doit altérer les résultats obtenus dans l’hypothèse d’une inondation
générale, et donner naissance à de nouveaux résultats.
À la vérité, la recherche de la figure de la terre présente
alors plus de difficultés ; mais le progrès de l’analyse,
sur-tout dans cette partie, fournit le moyen de les vaincre,
et de considérer les continens et les mers, tels que l’observation
nous les présente. C’est l’objet de l’analyse suivante,
qui, comparée aux expériences du pendule, aux mesures
des degrés et aux observations lunaires, conduit à ces résultats :
- 1o La densité des couches du sphéroïde terrestre croît de la surface au centre ;