Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 22.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que, prouva de son côté que jamais un de ses navires n’avait été en de lointains pays échanger les fruits du sol français, de l’industrie française contre des productions réservées par la nature à d’autres climats ; que ses mains n’avaient point combiné les caractères mobiles de Guttenberg, fût-ce même pour reproduire la Bible ou l’Évangile ; qu’il n’avait personnellement concouru à l’exécution d’aucun de ces instruments admirables qui mesurent le temps ou sondent les profondeurs de l’espace.

Après la preuve légale de tous ces mérites négatifs, le jeune Carnot fut déclaré d’assez bonne maison pour porter l’épauLette, et il reçut, sans retard, celle de lieutenant en second.

Décoré de cette épaulette tant désirée, Carnot, âgé alors de dix-huit ans, se rendit à l’Ecole du génie. Là, sous les auspices de Monge, il cultiva sans doute la géométrie descriptive et les sciences physiques avec ses succès habituels ; mais, il faut l’avouer, nous en sommes réduits sur ce point à de simples conjectures ; car, en poussant à l’extrême le désir naturel de dérober aux étrangers la connaissance, alors peu répandue, de l’art d’élever et de détruire les fortifications, on avait fait de la célèbre École de Mézières une sorte de conclave dont nul profane ne pénétrait jamais les secrets.

Carnot, lieutenant en premier dans le service des places.

Le 12 janvier 1773, Carnot, devenu lieutenant en premier, fut envoyé à Calais. Les travaux d’une place où les oscillations périodiques de l’Océan ajoutent une condition nouvelle et importante aux données, déjà très-compliquées par