Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 22.djvu/73

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antécédents, les opinions, le caractère, les démarches connues et avouées des divers personnages qui firent ce coup d’État ou en devinrent les victimes, n’auraient guère été un guide plus fidèle. J’aurais vu Hoche marcher, un -moment, contre son protecteur constant et zélé ; contre celui qui lui avait sauvé la vie sous le régime de Robespierre, et qui transformait, en 1793, les galons du jeune sergent d’infanterie en épaulettes de général en chef ; j’eusse trouvé Bonaparte contribuant, par son délégué Augereau, au renversement et à la proscription du seul directeur avec lequel il eût conservé des relations intimes pendant la campagne d’Italie je l’aurais vu, à son passage à Genève, faire arrêter le banquier Bontems, sous le prétexte qu’il avait favorisé l’évasion de ce même Carnot à qui, quelques mois auparavant, lui, Bonaparte, écrivait de Plaisance (20 floréal, an IV), de Milan (le 20 prairial de la même année), de Vérone (le 9 pluviôse, an V) : « Je vous dois des remercîments particuliers pour les attentions que vous voulez bien avoir pour ma femme ; je vous la recommande elle est patriote sincère, et je l’aime à la folie……. – Je mériterai votre estime ; je vous prie de me conserver votre amitié. – …. La récompense la plus douce des fatigues, des dangers, des chances de ce métier-ci, se trouve dans l’approbation du petit nombre d’hommes qu’on apprécie. – …. J’ai toujours eu à me louer des marques d’amitié que vous m’avez données, à moi et aux miens, et je vous en conserverai toujours une vraie reconnaissance……. L’estime d’un petit nombre de personnes comme vous, celle de mes camarades, du soldat,… m’intéressent vivement. »

Des deux républicains sincères que renfermait le Direc-